Agriculture biologique, lutte raisonnée, biodynamie

Agriculture biologique, lutte raisonnée, biodynamie... Autant de méthodes de culture qui ont cours et de vocables exotiques à en faire perdre son latin. Alors comment s'y retrouver, décrypter les étiquettes et se repérer dans les certifications ? Et surtout : les vins bio sont-ils meilleurs pour la santé (et meilleurs tout court) ?


vignes bio

C'est bon, c'est bio ? (et vice-versa)

Le vin bio en tant que tel n’existe pas. Par définition, seuls les raisins peuvent l'être. Mais la culture de la vigne n'a rien de naturel ; elle est une liane que l'homme a appris à domestiquer et à dompter à force de labeurs et de labours. Le destin naturel du raisin fermenté, c'est le vinaigre ! Officiellement, seul le vin à base de "raisins issus de l’agriculture biologique" est reconnu. Les termes "vin naturel", "nature" ou encore "vivant" sont donc à prendre avec certaines pincettes. Dans l’idéal, un retour aux sources s’impose : seule la visite chez le producteur vous assurera de la qualité et du sérieux des méthodes de travail. Car le bio n’est pas toujours synonyme de bon ! Ce n'est en rien une garantie de qualité, seulement de méthode de culture et de philosophie.

Agriculture biologique

Agriculture biologique et biodynamie

Avec l'agriculture biologique, les pesticides et les engrais chimiques sont prohibés. Le viticulteur essaie de préserver au maximum l'équilibre biologique de la nature. Il utilise des produits d'origine naturelle tels que les insecticides végétaux, le cuivre, le soufre... La vie des sols est privilégiée, on favorise la lutte naturelle entre les espèces...

Cette viticulture bio a évidemment un coût : travail plus important à la vigne, donc plus de main-d'oeuvre, traitements "naturels" plus onéreux, productivité moindre et rendements plus faibles ... Labels : Ecocert, Nature et Progrès. (Les normes de production en agriculture biologique sont établies par un règlement européen (CE 2092/91) du 24 juin 1991).

La biodynamie, fondée sur les idées de l'agronome et médecin autrichien Rudolph Steiner, va plus loin : considérant le vignoble comme une entité vivante avec un équilibre à respecter entre les quatre éléments (terre, eau, air et soleil), le vigneron privilégie les défenses internes de la plante et non les traitements externes.

Agriculture biologique

La biodynamie utilise les aspersions à base de plantes, de cristaux de roche ou de matières animales et suit un calendrier strict pour chaque action dans le processus de viticulture (prise en compte des interactions du soleil, de la lune et des planètes). Les doses de soufre total sont aussi moindres (90 mg/l pour un blanc sec par exemple contre 210 mg/l maximum autorisés selon la norme européenne). Labels : Demeter, Biodyvin.

L'agriculture raisonnée : apparue au début des années 1990, l’agriculture raisonnée possède depuis 2002 une reconnaissance officielle. Pour le producteur, il s’agit de s’inscrire dans une optique de respect de l’environnement. C’est une démarche volontaire sans aucune obligation ni contrôle.

Agriculture biologique

Les vignes sont traitées chimiquement seulement si le besoin s’en fait sentir et avec le produit le moins nuisible à l’environnement. Le sol est désherbé le plus souvent (chimiquement ou mécaniquement) mais peut être à nouveau enherbé en milieu de rang. Label : Terra Vitis. Quelques vignerons connus pour leur engagement : Lalou Bize Leroy, Anne Claude Leflaive, Nicolas Joly, François Chidaine, Marc Angeli, Olivier Humbrecht, Jo Pithon, Claude Courtois, Marcel Deiss, Marcel Lapierre, Marcel Richaud, Michel Chapoutier, Pascal Delbeck (Château Belair à Saint-Émilion), Antoine Arena, Anselme Selosse, Patrick Baudouin.

A lire : Le guide des vins bio de Jean-Christophe Estève.

Selon Viniflhor (*), le nombre d'exploitations bio ne cesse d'augmenter, et particulièrement en vigne. En 2006, un total de 1 639 exploitations viticoles exploitent en mode biologique ou sont en cours de conversion. Ce chiffre est en progression de 6,8% par rapport à 2005. De plus, la surface du vignoble conduit en mode biologique a également augmenté de 9%, atteignant 18 809 hectares. En 2006, le vignoble bio a donc représenté 2,12% des superficies déclarées par les producteurs commercialisant tout ou partie de leur récolte. Sur le plan national, la viticulture représente 3,4% des superficies cultivées en mode biologique, loin derrière les fourrages et les pâturages (61,9%), les céréales (15,2%) mais devant les fruits et légumes (3,2%). Les régions les plus concernées en terme de surface sont le Languedoc-Roussillon, PACA, l'Aquitaine et les Rhône Alpes. Toutefois, si le secteur du bio reste encore marginal, la filière bio exporte sa production à 70%, notamment au Japon, en Europe et sur le marché américain. Trois références en rosé, blanc ou rouge pour accompagner vos plats d’été, à des prix très étudiés…

*L’agriculture biologique française - Chiffres 2006, édité par l’Agence Française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture biologique.

Voir aussi les articles suivants :

Les travaux de la vigne


Les travaux dans les chais

Un an dans la vigne

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