Ce sont les moines de l'Abbaye de Fontevraud qui développèrent la culture de la vigne dans tout le Saumurois. Tout au long du Moyen-Âge, malgré la guerre de Cent-Ans et sous l'influence des ducs d'Anjou, en particulier du célèbre Roi René (1434-1480), la culture de la vigne connaît une large expansion. Au 17e siècle, Richelieu confie à l'Abbé Breton, officiant à Fontevraud, la mission de replanter la région en Cabernet. Il acquiert en Guyenne des plants de Cabernet Franc qu'il replante autour de l'Abbaye. Depuis lors, ce cépage s'est fait localement appelé “Breton” (cette dénomination est peut-être aussi liée à la transition de ce cépage par Nantes). Cet âge d'or se perpétue jusqu'à la révolution où les guerres de Vendée ravagent le vignoble. Le vignoble de Saumur s'étend sur les coteaux de la Loire et du Thouet. Si les vins blancs de Turquant et Brézé et les rouges du Puy-Notre-Dame, de Montreuil-Bellay et de Tourtenay ont acquis une bonne notoriété, l'appellation est surtout réputée pour ses blancs effervescents, tandis que les rouges gagnent progressivement en reconnaissance. Les caves des producteurs, creusées dans le tuffeau, la pierre locale, méritent le coup d'oeil. A base de cabernet franc, les vins rouges de Saumur se montrent généreux et profonds, sur les fruits rouges (cerise) et les épices dans leur jeunesse. Quelques années supplémentaires ne les effraient pas.