Bachelet-Monnot ? Ce sont deux frères : Marc et Alexandre Bachelet, issus de familles de viticulteurs qui se lancent dans la création de leur propre domaine à partir de quelques parcelles de vignes situées autour de Santenay et de Maranges en 2005. Tous deux formés à Beaune, ils complètent leur expérience dans des domaines bourguignons mais aussi en Côte-Rôtie (vallée du Rhône septentrionale) et en Australie. Au fil des années, le domaine s’étend vers le nord avec l’ajout de parcelles à Saint-Aubin, Chassagne, Puligny, Meursault et Pommard jusqu’à atteindre 20 appellations aujourd’hui réparties sur 22 hectares, en propriété et en fermage.
Côté vigne, les pratiques se rapprochent de l’agriculture biologique, même si les vins ne sont pas certifiés, et, au chai, les deux frères ont également adopté certains éléments de la biodynamie, notamment celui d’accorder les soutirages ou la mise en bouteille sur le calendrier lunaire. Les vins sont élevés entre 18 et 20 mois, dans de larges contenants dont la proportion de bois neuf atteint les 20 à 35%. En quelques années, ces cuvées marquées par une tension assumée ont su se hisser parmi les meilleures de la Côte de Beaune.

Ce chassagne-montrachet premier cru provient d'un terroir situé au sud du village de Chassagne. Pendant longtemps, le pinot noir y était cultivé et, aujourd'hui, le chardonnay a prouvé qu'il pouvait s'y épanouir pleinement et se dévoiler dans un registre à la fois dense, puissant et séduisant. Les vignes de chardonnay qui compose cette cuvée sont incitées à puiser profondément les éléments et les minéraux dont elles ont besoin pour croitre. Celles-ci sont cultivées selon des principes biodynamiques (sans certification toutefois) et les sols font l'objet de soin particuliers grâce à des labours et des griffages.
L'idée finale est de signer un vin qui doit refléter au mieux le terroir dont il provient. Ainsi, celui-ci est élevé dans des fûts de 350 litres dont la proportion de bois neuf est assez faible. Un pari audacieux remporté avec talent. Ce vin nous dévoile une robe dorée de laquelle s'échappe un bouquet aromatique très complexe. On retrouve ainsi des notes de fleurs (rose, lys, chèvrefeuille), de fruits blancs (pomme, poire), de fruits à noyau (figue), de minéraux et d'amande fraîche. La bouche équilibre jolie densité et minéralité saisissante dans un registre persistant et finement iodée en fin de bouche.
Les gourmets songeront à accorder ce vin à une bisque de homard, un saumon en croûte de sel ou un quasi de veau aux morilles.