La maison est crée en 1858 par Jean-Baptiste Dor, un docteur, mais c'est son fils Amédée Edouard qui lui donne son nom trente-deux ans plus tard. Il se donne pour mission de mettre la main sur les meilleurs cognacs de la région, gagnant le surnom d'antiquaire du cognac. Le beau-fils de Jean-Baptiste dirige la maison de 1922 et 1972, année du rachat de la maison par Bénédictine, qui en confit la direction à Philippe Mitterrand, le frère de François Mitterrand. Le nouveau propriétaire s'intéresse peu à la marque et la revend à Jacques Rivière en 1982. Son épouse, Odile, en devient la maître de chais, un métier qu'elle apprend vite et pour lequel elle fait preuve d'un talent qui lui vaut la reconnaissance de ses pairs. Elle meurt dans un accident de voiture en 1992 et son mari reprend le flambeau, bientôt rejoint par leur fils, Pierre-Antoine, et Béatrice Coussy comme nouveau maître de chais. La maison est rachetée en 2015 par Unicognac. Si la maison est d'abord un négociant, elle possède aussi quelques hectares de vigne en Grande et Petite Champagnes ainsi que dans les Fins Bois. La distillation des vins est confiée à une distillerie à Chateauneuf-sur-Charente.

Ce cognac a été distillé en 1875 à partir de vin issu de raisins cultivés en Grande Champagne, le cru le plus prestigieux de l'appellation. Après un long élevage en fût de chêne, a été conservé en dame-jeanne dans le paradis de la maison A.E. Dor. La gamme compte aussi d'autres cognacs du XIXe siècle, souvent baptisés d'après des figures de l'époque où ils ont été distillés comme Napoléon III pour un 1858 ou Louis Philippe pour un 1840. Celui-là porte le nom de Prince impérial, certainement en référence à Louis-Napoléon Bonaparte, fils unique de Napoléon III, empereur des Français jusqu'à la chute du Second Empire en 1870, et de l'impératrice Eugénie. Certains de ces cognacs sont tombés en-dessous du taux d'alcool minimum mais la maison ayant pu prouver que ce phénomène n'était dû qu'à l'action du temps et pas à une réduction, A.E. Dor a obtenu le droit d'embouteiller ses cognacs sous les 40% en 1951.