Qualifiée de « révélation bourguignonne » de-ci de-là, la maison Chanterêves est un micro-négoce « haute-couture » tenu par Guillaume Bot et Tomoko Kuriyama. Celui-ci a vu le jour au cours du superbe millésime 2020, à Savigny-lès-Beaune. Tous deux ont fait leurs premiers pas dans des domaines réputés. Ainsi donc, le premier a travaillé au sein des domaines bourguignons Simon Bize et Etienne Sauzet. De son côté, la nippone d’origine, a notamment baroudé en Allemagne où, dans la Rheingau, elle a beaucoup appris du savoir-faire de Peter Jakob Kühn, Georg Breuer, Paul Fürst, et de Friedrich Altenkirch. L’amateur avertis décèlera alors dans les blancs de ce négoce une patte légèrement germanique ! Leur succès, ils le doivent à leur intérêt pour la phytothérapie qui permet de cultiver avec respect de beaux raisins vinifiés dans des vins classés en appellations encore peu connues (Maranges, par exemple) mais qui méritent donc toute votre attention.

Même si Chanterêves a acquis quelques parcelles en prore, le domaine continue de proposer des cuvées de négoce, avec des raisins achetés auprès de vignerons partenaires. Ici, des chardonnays cultivés en lutte raisonnée, plantés en 1980 à Auxey Duresses proche de Meursault, sur un terroir de haut de côte, entre 280 et 300 mètres d’altitude. L’exposition au sud-est assure une parfaite maturation des raisins. Les baies vendangées à la main sont foulées, pressées longuement puis fermentées grâce à un pied de cuve réalisé à partir de levures indigènes. L’élevage se poursuit douze mois en fûts de chêne de 228 litres et 600 litres, avant un embouteillage sans collage ni filtration et de très faibles doses de soufre. La délicatesse propre de Chanterêves se retrouve dans cette cuvée au très bel équilibre. Le nez s’épanouit en des notes de fleurs blanches, de pomme verte, que vient arrondir une touche lactée. La bouche ciselée est soutenue par une superbe minéralité, et s’allonge en une finale bien fraîche.