Riesling Scharzhofberger TBA Egon Müller 2010 (Dessert White)

The story began in Germany in 1797, in the Mosel Saar Ruwer region close to the Luxembourg frontier, when Jean-Jacques Koch bought the Scharzhof farm from the French government. He built what is still the domaine's cellar to this day. The vines from the Scharzhofberg vineyard had already grown, but they belonged to a monastery at the time. When the adjoining land was occupied by French Revolutionary troops, the church was stripped of its estates. Jean-Jacques Koch was able to reclaim the vineyard and the domaine was born. When he died, his daughter Elisabeth, wife of Felix Müller, inherited the land. Several purchases and inheritances meant that the couple was able to double the size of their domaine in the 1850s. Their son Egon Müller Ist inherited the domaine. His ambition was to establish its credentials. He therefore took part in the Universal Exhibition in Paris in 1900. One generation followed another right down to Egon Müller IV, son of Egon Müller III, and the current owner of the domaine. Today, the Egon Müller domaine is one of the most highly reputed in Germany and a truly iconic Saar vineyard, whose wines change hands for colossal sums. This family vineyard located in Wiltingen comprises eight and a half hectares on the schist soils of the Scharzhofberg hill, with a due south exposition and very steep slopes at an altitude ranging from 200 to 300 metres above sea level. The vineyard is planted exclusively with Riesling grapes, with a few very old non-grafted vines.

Au domaine Egon Müller, le prénom est donné au premier descendant mâle. Nous en sommes au 4ème. Mais, plus que le prénom, ou alors, avec le prénom, semble passer, dans cette famille, le talent. Ce talent, qu'ils ont, c'est celui de produire des grands vins. Sur-plomblant le village de Willtingen se trouve le Scharzhofberg, dont les pentes, accidentés, atteignent presque 50% par endroit. C'est dire la force qu'il faut pour cultiver ces terres.
Mais cette force, ici, est récompensée par la culture d'un des plus grands vins blancs qu'un dégustateur ou une dégustatrice puisse un jour déguster. En effet, les vins allemands sont généralement marqués par des acidités élevés, qu'un sucre fort vient enrober et qu'un faible degré d'alcool -entre 7% et 9%, selon- pare d'une presque apesanteur. Mais, au domaine Egon Müller, ces paramètres-là s'y révèlent l'inessentiel. Il y a bien plus qu'une simple description analytique dans ces vins : l'on ne peut les comprendre qu'en les dégustant, toute tentative de les clore, en un système de description, les manque irrémédiablement.
Leur aromatique précise et pure, de minéralité, de citron mûr, de roche, d'épices douces, en font des vins au nez sublime. Cette expérience du sublime est prolongée en bouche, où la texture aérienne, et en même temps dense, et tendu, se prolonge dans une myriade de saveurs jusqu'en une finale infinie.
Ce TBA, star des enchères de Trèves, désigne le dernier niveau de maturité auquel les raisins, désormais presque secs, sont ramassés en Allemagne. Le niveau de sucre est élevé, mais le vin n'est jamais lourd. Un modèle de précision, qui en a fait l'un des vins, sinon le vin blanc, le plus cher de la planète. Un mythe.

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