Arbanne
L’Arbane (ou arbanne), cépage oublié de la Champagne, retrouve peu à peu ses lettres de noblesse. Son nom lui-même, « Arbane », ajoute à sa part de mystère : on ignore encore son origine exacte, et certains historiens de la vigne pensent qu’il viendrait du mot latin albana, qui désigne un cépage blanc, tandis que d’autres le rapprochent du patois champenois. Présent principalement dans l’Aube, ce cépage blanc très ancien figure parmi les variétés autorisées en AOC Champagne, bien qu’il ne représente qu’une infime partie de l’encépagement actuel. Tombé en désuétude au fil des siècles, il est aujourd’hui remis en valeur par quelques vignerons pionniers désireux de renouer avec le patrimoine viticole champenois. L’Arbane est un cépage tardif, exigeant, et particulièrement sensible aux maladies cryptogamiques, en particulier à l’oïdium. Il demande des expositions chaudes et des terroirs bien drainés pour atteindre sa pleine maturité. Ces contraintes culturales expliquent en partie son abandon historique au profit de variétés plus robustes comme le Chardonnay ou le Pinot noir. Ses grappes sont petites à moyennes, les baies jaune-vert donnant un jus naturellement acide, ce qui en fait un bon candidat pour l’élaboration de vins de base champenois. À la dégustation, l’Arbane développe des arômes vifs et singuliers : agrumes, pomme verte, herbes fraîches, parfois une touche florale délicate.
Rares sont les maisons qui en produisent encore, souvent en micro-parcelles : parmi elles, Drappier, Calsac ou Ayala.



