Après avoir été sommelier, Philippe Jambon devient vigneron en 1997 en créant son domaine à Chasselas, en Saône et Loire, à l’intersection du Mâconnais et du nord du Beaujolais. Ses quatre hectares de vignes implantées sur des terres granitiques, riches en manganèses sont conduites en agriculture biologique depuis son installation. Il s’est vite imposé comme une figure des vins nature, produisant des gamays et quelques blancs atypiques de façon artisanale : des rendements limités à 30hl/ ha, des récoltes manuelles, de longues fermentations à partir de levures indigènes et sans intrant, des élevages qui s’étirent en longueur. Les vins ne sont ni collés ni filtrés et, bien sûr, quasiment sans soufre. Il a depuis longtemps renoncé aux AOC et propose des cuvées uniquement classées en vin de France, qu’il complète par quelques vins de négoce d’amis vignerons, appelés affectueusement « Les amis de Jambon ». Des vins vivants, authentiques, d’une grande profondeur et qui savent traverser l’épreuve du temps.

En années de petits rendements, Philippe Jambon assemble parfois les raisins de ses parcelles, habituellement vinifiés en cuvée parcellaire. C'est le cas de Bataille sur la Roche Noire, mêlant les gamays de Roche Noire, parcelle de 25 ares en pente forte, où les ceps plongent leurs racines dans des sols de granite et de manganese, et ceux de Bataille, plantée également de gamays. Les vignes sont cultivées en bio, sans intrants, et travaillées à la main. Au chai, Philippe Jambon a depuis son installation il y a plus de vingt ans adopté une approche nature, sans intrants et sans soufre. Il laisse faire les levures indigènes pour les fermentations spontanées, et intervient le moins possible.
Avec sa robe sombre, son nez parfumé de fraises et d'épices, cette cuvée fait immédiatement forte impression. La bouche, soyeuse, déploie une belle matière, aux tannins fondus, et s'allonge en une finale d'une belle persistance. Un vin digeste et savoureux.