
Les informations
Installé en Savoie dans les années 70, Michel Grisard s'est hissé au rang de monument de sa région et des grands vins de France, grâce à des choix ambitieux et en avance sur son temps. Il est incontestablement le vigneron qui a le plus œuvré à la reconnaissance du vignoble savoyard via son travail exceptionnel sur son propre domaine, mais également via sa participation à la création du domaine des Ardoisières. Il s’est aussi par exemple battu pour que l’appellation Roussette de Savoie n’accepte plus que ce cépage – alors que jusqu’en 2002, elle pouvait englober des vins comprenant jusqu’à 50% de chardonnay. Il a également créé plusieurs conservatoires de cépages locaux, sujet auquel il s’est énormément intéressé.
Michel Grisard créa son domaine en 1982, avec seulement un hectare de mondeuse à l’époque. Il agrandit progressivement son vignoble et replante, jusqu’à atteindre 6 hectares. Il a produit d’immenses vins de Savoie jusqu’en 2010, année où un de ses ouvriers est mort sur le domaine, ce qui l’a profondément affecté et a mené à la cessation de son activité ainsi qu’à son retrait du domaine des Ardoisières. En 2015, les frères Giachino du domaine éponyme, ont repris les vignes avec la fervente intention de perpétuer le plus longtemps possible la tradition et le savoir-faire de ce grand monsieur. Les vins signés Michel Grisard sont donc encore plus collectors qu’avant et vont naturellement devenir progressivement totalement introuvables…
Le domaine se situe sur le coteau sud de la Combe de Savoie, dans le parc naturel des Bauges (communes d'Arbin et Freterive). Le vignoble a la chance de compter sur un superbe terroir de Savoie, où le sol est composé à la fois d’aluvions et limons, d’éboulis argilo-calcaires. L’encépagement est majoritairement composé de mondeuse (4 ha) et d’altesse. En bio dès le départ par conviction – et suite à sa rencontre avec Pierre Overnoy -, Michel Grisard décide également de convertir son domaine en biodynamie en 1994, une pratique alors méconnue. Il fût aussi par les rares vignerons à son époque à chercher à véritablement réduire les rendements au profit de la qualité
En cave, les vinifications sont précises, douces, lentes et naturelles. Le vigneron aimait vinifier sa mondeuse avec des raisins en partie égrappés. Le seul problème avec ses vins, c'est qu'il y a très peu. Avec seulement 6 ha de vignes, la production oscillait autour de 20 000 bouteilles chaque année, alors que ces vins sont mondialement recherchés.
Cette cuvée Roussette de Savoie est un monocépage d’altesse. La parcelle s’étend sur 92 ares, plantée sur des coteaux ensoleillés, entre éboulis et murgés. Le travail à la vigne est manuel, dans le respect du terroir, c’est donc dans la même logique que les vendanges sont manuelles. Les grappes sont ramassées entières puis triées rigoureusement. Non foulés, les raisins entament une macération pelliculaire au pressoir. La pressée est lente. Un débourbage à froid par thermorégulation des cuves (environ 10°) a lieu pendant 96 heures. La fermentation alcoolique est lente et la fermentation malolactique suit. L’élevage dure sur lies totales, jusqu’à l’embouteillage.
A la dégustation, des notes de fleurs, de coing, d’ananas et d’amandes douces jaillissent du verre. La bouche est d’une grande générosité avec des notes beurrées, d’agrumes et une belle fraîcheur. Cette cuvée est capable d’affronter une belle garde. C’est un vin qui a sa place à la table, avec des mets fin tel qu’un homard, une sole meunière ou un bar blanc à la sauce au beurre.
Région : Savoie
Domaine : Prieuré Saint Christophe (Michel Grisard)
Couleur : blanc
Appellation : Roussette de Savoie
Propriétaire : Prieuré Saint Christophe (Domaine)
Température de service : 12°

aux statistiques de plus de 150 000 cotes