Aux côtés des grandes maisons de négoce, certaines parcelles de l'Hermitage sont encore exploitées minutieusement par quelques propriétaires. Marc Sorrel fait partie de ceux-là, et son hermitage Le Gréal s'est aujourd'hui hissé au niveau des plus grands.
Fondé en 1928 par Félix Sorrel, notaire à Tain-L’Hermitage. Au début des années 1980, Marc Sorrel, alors dans une carrière dans l’industrie chimique et pharmaceutique a pris la suite de son père Henri, qui avait décidé, dès le début des années 1970, de vinifier et de mettre son vin en bouteille lui-même au lieu de le vendre au négoce. Au décès de ce dernier, il récupéra une partie du domaine et racheta d'autres parcelles sur la colline de l'Hermitage, notamment les très beaux terroirs des Greffieux et Les Bessards, totalisant ainsi un peu plus d'un hectare de vignes et désormais sur quatre hectares. Depuis 2019, le fils de Marc, Guillaume Sorel a pris le relai et a encore hissé le domaine un cran au-dessus.
Les vignes, organisées en terrasse sur les coteaux pentus, sont travaillées de manière naturelle et manuelle ; les parcelles situées en bas de coteaux sont labourées au cheval et pour les plus pentus d’entre elles, au treuil.
Les vins sont vinifiés en partie en vendange entière.
Le domaine produit quatre cuvées d’hermitage, des vins complexes, généreux, qui demandent une bonne garde pour s’épanouir pleinement – nous vous recommandons d’attendre au minimum 3-4 ans et dans l’idéal 10 ans ou plus ! Les vins du domaine sont particulièrement recherchés et la production est très limitée (environ 1 500 bouteilles par cuvée de blanc et 3 à 4 000 bouteilles pour les cuvées de rouge).

La parcelle des Greffieux, aux sols calcaires sablonneux, bénéficie d’un ensoleillement tout au long de la journée et donne naissance à de grands hermitages blancs. Ici, les marsannes âgées d’une trentaine d’années puisent profondément leurs racines dans un terrain à la pente vertigineuse, qui impose la culture en terrasse.
Au chai, la vinification reste classique mais précise, avec des fermentations et élevages en fûts, étalés sur une période de 18 mois.
L’amateur découvre alors un vin racé et profond, qui développe un bouquet complexe alliant des touches de fruits jaunes, de cire d’abeille ainsi qu’un léger boisé à des notes de tilleul. La bouche puissante, énergique, s’allonge sur de beaux amers. Voici donc un vin qui demande une dizaine d’année d’attente pour atteindre son apogée et qui pourra ensuite évoluer une dizaine d’années supplémentaires. A déguster avec une cassolette de homard ou tout autre mets aux accents maritimes comme un bar grillé ou, tout simplement, une volaille.