Créé en 1865 par le suisse Camille Giroud, la maison était, à l'origine, une maison de négoce qui a commencé à acheter ses propres vignes dans les années 1990 seulement. En 2001, des américains amateurs, les Colgin, firent l'acquisition de la propriété et entretinrent son succès international. Originaire de la vallée de la Loire, leur œnologue David Croix tenait à conserver une taille de micro-négoce. Il est aujourd'hui remplacé par Carel Voorhuis. Les vins signés sont recherchés pour leur élégance, leur équilibre et le juste choix de maturité des raisins et des élevages.

Le sol de ce premier cru de 6,2 hectares est si pauvre qu’il « ne vaut rien », ou du moins de là viendrait son nom. La vigne elle s’y épanouit, plongeant ses racines dans un terroir d’argile brune, parsemée de cailloux offrant un bon drainage, sur une pente assez raide par endroit. La maison Camille Giroud en propose une cuvée, née de vignes de 20 à 60 ans environ, vinifiée par David Croix, à la tête du domaine jusqu’en 2016. Celui-ci avait modifié les pratiques de vinification pour des vins plus modernes et plus purs, en privilégiant les macérations pré-fermentaire à froid, l’extraction par pigeage plutôt que des remontages, et des élevages sur lies raccourcis de 18 mois, en fûts récents mais pas forcément neufs.
Il en résulte un à la robe intense, au bouque de fruits noirs, de mûre, de violette et de réglisse, accompagnée d’une pointe de cacao. La bouche ample et puissante adossée à des tannins poudrés fait preuve d’une belle persistance. Un vin taillé pour la grande garde.