Aux côtés de Petrus et Lafleur Petrus, ses illustres voisins, Château Lafleur est sans nul doute l'un des plus grands vins de Pomerol. De son ancien nom Domaine Au Gay, Château Lafleur est ainsi rebaptisé à la fin du 19ème siècle, alors que son vin se révèle véritablement aux yeux des amateurs et connaît une immédiate envolée des prix. Le domaine appartient aujourd'hui à Jacques et Sylvie Guinaudeau, anciens fermiers du domaine au temps où la famille Robin en était propriétaire. A la mort de la dernière s?ur Robin, ses héritiers, sourds aux sirènes de la finance et soucieux de vendre à de véritables passionnés, n'ont pas hésité à aligner leur prix sur les possibilités budgétaires du couple Guinaudeau. Une belle histoire, plutôt rare chez les grands noms du vin. A Lafleur, la viticulture est élitiste, selon l'expression chère aux anciens propriétaires : « Qualité passe quantité ». Les Guinaudeau travaillent tous les jours à la vigne avec leurs employés et la récolte s'effectue de manière parcellaire, suivant le degré de maturité de chaque cépage, comme dans les plus grands Crus Classés. Quant à l'encépagement, il est peu commun à Pomerol puisque le Merlot n'est pas majoritaire : il est complété en proportion égale par le Cabernet Franc, qui confère au vin un potentiel de garde particulièrement important. Ainsi, Lafleur fait incontestablement partie des Pomerol qui vieillissent le mieux et le plus longtemps.
A partir de la récolte 2025, Château Lafleur ne revendiquera plus les appellations Bordeaux et Pomerol pour ses vins, un choix lié au fait que ses pratiques viticoles face aux nouvelles conditions climatiques ne correspondent plus au cahier des charges de ces appellations.

Le second vin du Château Lafleur, les Pensées de Lafleur (clin d'œil à Pascal ?) est un vin remarquable. Il se distingue par son équilibre parfait, sa puissance et sa matière veloutée. Par souci de perfection, Lafleur n'a pas produit de grand vin en 1987 et 1991, mais seulement des Pensées de Lafleur.
Dès la récolte 2025, ce vin ne sera plus sous l'appellation Pomerol mais en Vin de France, un choix lié au fait que ses pratiques viticoles face aux nouvelles conditions climatiques ne correspondent plus au cahier des charges de l'appellation.