D'abord médecin généraliste, Michel Autran a décidé de changer de vie au milieu des années 2000 et de trouver un métier plus proche de la terre et du vivant. S’il a d’abord pensé à devenir éleveur de chèvre, c’est finalement vers le vin qu’il se tourne en 2006, se formant à la vigne et à la cave auprès d’une famille de vignerons avant de racheter des parcelles à Noizay, en Vouvray, en 2011. Ses vieux chenins âgés entre 50 et 85 ans s’étendent sur 3,6 hectares de terroir d’argiles à silex, typique du terroir, et d’argiles rouges.
Dès le début il travaille en bio, mais sa réflexion va plus loin, lui qui accorde toujours une grande attention à l’ensemble de l’écosystème. Il plante des bosquets dans ses vignes pour y créer des refuges de biodiversité, il refuse également la confusion sexuelle du vers de grappe pour favoriser l’autorégulation et éviter toute perturbation de l'écosystème. Même s'il n'est pas certifié, Michel Autran applique en partie les principes biodynamiques, en suivant le calendrier lunaire ou en concoctant des tisanes pour la vigne. Toute cette approche se retrouve de même au chai, où s’il n’exclue pas totalement l’utilisation de soufre, tout autre intrant est banni, pour garder la « sonorité » du raisin, si chère à cet amoureux de la musique. De longs élevages en barriques puis en cuve dans une cave en tuffeau à 10 mètres sous le coteau pendant au minimum deux ans complètent cette approche très personnelle.
Michel Autran tente de conserver un domaine à taille moyenne pour qu'il puisse avoir l'œil partout : il en résulte des vins uniques, singuliers, qui traduisent un terroir et une vigne respectés et une viniculture soignée. Sa gamme de vins, Les Enfers Tranquilles, Cap à l'Ouest et Ciel rouge, témoigne de son esprit engagé et poétique.

Ciel Rouge tient son nom des argiles rouges dans lesquelles les vignes de 80 ans ont puisé leurs racines, sur des côteaux argilo-calcaire dans la commune de Noizay. Arrivées à parfaite maturité, les baies fermentent en fût, puis y sont élevées pendant un an, avant de maturer une année supplémentaire en cuve.
Cet élevage unique donne naissance à un vin profond, dense, au nez de poire et de fruits blancs. La bouche ample est parfaitement équilibrée par la fraîcheur de l’acidité et fait preuve d’une longueur surprenante sur une note saline. Voici un vin aérien et d’une grande finesse qui pourra vieillir pendant de bien longues années en cave. C’est avec une blanquette de lapin ou un délicieux filet de sole que nous vous conseillons de le servir, afin d’atteindre un véritable absolu pour vos papilles.
Notons également que ce nectar est classé en vin de France, étant donné que le vigneron a décidé de quitter l’appellation Vouvray.