Si la ferme était autrefois exploitée en polyculture, c’est son père, Denis Benoît, qui opère un tournant décisif en 2003 : il quitte la coopérative locale, se consacre exclusivement à la vigne et installe le chai dans l’ancien corps de ferme, amorçant ainsi une nouvelle ère pour le domaine. Benjamin reprend le flambeau avec passion et rigueur. À seulement 26 ans, il est aujourd’hui à la tête de 6,25 hectares de vignes qu’il cultive en agriculture raisonnée, avec une attention particulière portée au travail des sols et à la vie microbienne qui les habite. Il revendique une approche artisanale du métier, maîtrisant chaque étape, de la vigne à la mise en bouteille, sans déléguer ni standardiser.
Sensible aux enjeux environnementaux et à la singularité des terroirs jurassiens, il travaille avec les cépages emblématiques de la région : chardonnay, savagnin, ploussard, trousseau et pinot noir. Ses vinifications sont peu interventionnistes, favorisant les levures indigènes et limitant les intrants. Il signe ainsi une dizaine de cuvées vivantes, expressives, marquées par la minéralité des sols de Pupillin et une grande précision dans les équilibres. Attaché à la notion de parcellaire, Benjamin Benoît propose des vins à forte personnalité, reflets fidèles de leur lieu d’origine.
Le Cellier Saint Benoit s’inscrit aujourd’hui parmi les domaines les plus prometteurs du Jura, alliant tradition, exigence et modernité, et séduit aussi bien les amateurs de vins naturels que les amoureux des grands vins de terroir.

La Rouge qui a donné son nom à cette cuvée est en réalité une parcelle de 0,14 hectare plantée de ploussard en 1970 et située au sud de l’appellation de Pupillin. Les vignes s’y étalent en pente douce, à 345 mètres d’altitude, sur des sols de marnes rouges du Triasique. L’orientation à l’ouest permet d’atteindre de beaux niveaux de maturité. Les raisins vendangés à la main sont égrappés à l’aide d’un crible, puis fermentent grâce aux levures indigènes en cuves inox. La macération dure de douze à seize jours avec pigeages réguliers, avant un pressurage en presse verticale en bois. L’élevage se poursuit six mois en cuves, puis les vins sont embouteillés sans collage ni filtration préalables, avec des doses infimes de soufre. 2019 marque le premier millésime de cette cuvée parcellaire, aux très faibles rendements et produite en seulement quelques centaines d’exemplaires. Elle séduit d’emblée par sa robe rouge, son nez expressif porté par des notes de petits fruits rouges et d’épices, et par sa bouche dense et très fraîche.