Soldera. Voici un nom retentissant au cœur du vignoble italien. Le domaine Soldera, situé à Montalcino, incarne l’excellence des vins naturels toscans. Fondé en 1972 par Gianfranco Soldera et son épouse Graziella — lui était jusque là homme d'affaire mais amoureux de la terre, et elle passionnée de botanique —, il puise sa renommée dans une démarche résolument respectueuse de la nature, alliée à une quête permanente de qualité.
Le domaine (23 hectares aujourd'hui, dont seulement 10 de vignes) voit le jour après la découverte en juin 1972 de la propriété Case Basse, jusqu’alors en friches. Suite aux plantations de sangiovese qui compose la majorité du domaine, la première vendange en 1975 dépasse toutes les attentes, tandis qu’en 1982 est commercialisé le premier Brunello di Montalcino. Suite à cela, le domaine ne cessera de gagner en notoriété, en Italie comme à l'international. Ce qui plait aux clients ? La pureté de fruit des vins travaillés selon les méthodes naturelles (écosystème autour des parcelles, ni engrais chimique ni herbicide dans les vignes, levures indigènes pour lancer la fermentation)...
Malgré la disparition de Gianfranco en 2019, le domaine continue sa route avec Graziella et leurs enfants (Monica, Paolo, Mauro et Valeria), qui maintiennent un engagement sans faille pour ces vins naturels d’exception.

Si par le passé cette cuvée était proposée en appellation Brunello di Montalcino, depuis 2013 et la disparition des récoltes de 2007 à 2012 après un acte malveillant, elle est classée en IGT Toscana à partir du millésime 2006. C’est pourtant le même vin en bouteille issu des 10 hectares de sangiovese du domaine, cultivés de la façon la plus naturelle possible, sans chimie et dans un souci de préservation de la biodiversité. Lors des vendanges manuelles, une sélection drastique des baies est appliquée, d’abord à la vigne, puis au chai, ou après égrappages les grumes sont triées une à une. Elles sont alors transférées en cuves tronconiques bois de 100 hl, où la fermentation s’enclenche spontanément, sans thermorégulation. Après soutirage, la malolactique s’effectue sur une durée de trois semaines environ, puis le vin est entonné en foudre de chêne Slavonien pour un élevage de 47 mois dans la cave bâtie à 14 mètres de profondeur entièrement en matériaux naturels.
Paré d’une robe rubis, cette cuvée révèle un nez intense de fraise, de cerise noire, que souligne des notes de garrigue et de lard fumé. La bouche dense, soyeuse, presque suave, éclatante de pureté s’allonge en une finale incroyablement longue et sapide. Un très grand vin, devenu culte depuis la disparition de Gianfranco Soldera.