Yann Durieux est à la tête de ce vignoble bourguignon baptisé Recrue des Sens depuis 2010. Après avoir fait ses premiers pas au fameux domaine Prieuré Roch où il officiait en temps que chef de culture d'Henry-Frédéric Roch (co-gestionnaire du domaine de la Romanée Conti) pendant 10 ans, il a repris ce domaine familial de 3 hectares avec Christina, sa compagne. Ensemble, ils s'attachent à signer de grands vins (de l'aligoté au Côte de Nuits) réputés non seulement pour leur finesse mais aussi pour leur potentiel de garde qui avoisine volontiers les 20 ans.
La clé de cette réussite ? Une culture soignée bio et biodynamique ainsi qu'une vinification peu interventionniste. Ainsi, les vignes sont âgées d'une trentaine d'années et conduites en semi-haut. Leurs rendements sont contrôlés et même extrêmement faibles (entre 5 et 10 hl par ha). En cave, la vinification (en grappes entières pour les rouges) se fait sans ajout d'intrant, et l'élevage est court. Soufre et chaptalisation sont donc bannies.
La particularité du domaine est de signer des vins hors des carcans d'une appellation quelconque, avec des noms de cuvée et étiquettes originaux. Ils sont donc classés en « vins de France », chose étonnante au sein de cette prestigieuse région viticole, et les étiquettes sont souhaitées originales. Bien que discret, ce domaine est donc une jolie découverte à faire et à partager largement autour de soi.

Ce vin blanc bourguignon se veut un hommage vibrant à l’aligoté, un cépage traditionnel souvent sous-estimé. L’appellation Bourgogne Aligoté, reconnue pour sa capacité à offrir des vins frais et vifs, puise ici sa force dans un terroir unique. Les vignes, situées sur des sols argilo-calcaires riches, bénéficient d’un drainage optimal qui favorise la croissance de raisins concentrés en saveurs tout en préservant une acidité marquée, signature de l'aligoté. Ces sols, typiques de la Bourgogne, permettent une expression minérale qui se ressent pleinement dans la cuvée. La récolte manuelle, effectuée à maturité optimale, assure une sélection méticuleuse des grappes. Au chai, la fermentation spontanée, réalisée grâce aux levures indigènes, préserve l’authenticité du terroir, tandis que l’élevage en cuve inox permet de maintenir toute la fraîcheur et la vivacité du fruit.
La robe se pare d’un jaune clair brillant. Le nez évoque des notes de citron, de pomme verte et de fleurs blanches. En bouche, l’attaque est vive et croquante, avec une minéralité ciselée et une finale persistante.