Après avoir solidement établi la réputation du domaine bourguignon familial Marquis d'Angerville, Guillaume d'Angerville s'éloigne de sa Côte de Beaune natale. S'il continue à élaborer des grands volnays, cet amoureux du Jura a jeté son dévolu sur le terroir de cette région qui poursuit une ascension qualitative considérable. Pendant 10 ans, Guillaume d'Angerville se met en quête du domaine parfait. C'est l'achat progressif de trois fois 5 hectares qui forme la construction de son nouveau terrain de jeu : le domaine du Pélican, baptisé ainsi puisque cet oiseau est l'emblème de la ville d'Arbois. Ce jeune domaine bénéficie d'une part d'un matériel haut-de-gamme et d'un terroir atypique. En effet, certaines parcelles laissées à l'état sauvage par le propriétaire précédent ont permis de replanter en 2001 les vignes sur des terres particulièrement saines. Et celles-ci le resteront puisque Guillaume d'Angerville , convaincu par les méthode de viticulture biodynamiques, s'en inspire pour la conduite de son domaine jurassien.

Star du Jura, le savagnin est un cépage blanc qui y est vinifié de différentes façons, ouillée ou oxydative, montrant ainsi tout son caractère et sa grande palette aromatique. Depuis 2018, le domaine du Pélican a tenté une nouvelle technique de macération pelliculaire, laissant fermenter pendant une dizaine de jours une partie des savagnins de cette cuvée sur leurs peaux. Le résultat est explosif. Ainsi, l’amateur découvre un vin doté d’une robe dorée et de reflets orangés. Son nez expressif mêle des notes d’abricot, de mandarine, de mangue, elles-mêmes relevées d’épices et de citron confit. Le contact avec les peaux apporte du corps, une impression proche de la tannicité, parfaitement équilibrée par une acidité ciselée. Voici donc un vin sensuel et parfumé qui s’appréciera volontiers à table avec des mets de caractère comme un curry d’agneau, un poulet au citron et au gingembre, un pâtisson farci.