Trousseau
Le trousseau est l’un des cépages rouges emblématiques du Jura, au même titre que le poulsard ou le pinot noir. Présent en Franche-Comté depuis le début du XVIIIème siècle, descendant du savagnin, il se distingue par sa précocité relative, sa sensibilité aux maladies et son besoin important d’ensoleillement. Il se propage malgré tout en couvrant plus de 5% (environ 100 hectares) des terres du Jura. Il préfère les sols pauvres, graveleux ou de marnes peu profondes, bien drainés et bien exposés. Ses grappes sont compactes, ses baies petites, à peau épaisse, concentrant couleur, tanins et sucre. Cela en fait un cépage généreux en matière mais délicat à cultiver : il est sensible à la pourriture grise et demande une viticulture rigoureuse, surtout en bio ou en biodynamie, où les marges de manœuvre sont réduites face aux aléas climatiques.
Lorsqu’il est bien mûr et bien vinifié, le trousseau donne des vins de belle intensité, à la robe rubis. Le nez est souvent expressif, dominé par des arômes de fruits rouges, de pivoine, de poivre blanc et parfois une touche fumée. En bouche, il se montre structuré, avec des tanins présents mais fins et une longueur caractéristique, qui le distingue de la légèreté du poulsard. Il s’apprécie jeune pour son éclat aromatique, mais peut également bien vieillir, gagnant en complexité. Le trousseau est aussi utilisé dans certains assemblages jurassiens, mais il révèle toute sa singularité en monocépage, notamment dans les cuvées parcellaires les plus ambitieuses. A noter qu'il est présent au Portugal sous le nom peu flatteur de « bastardo », principalement dans l’assemblage des vins de Porto mais également, parfois, en monocépage de qualité. De grands domaines sortent du lot avec ce cépage tels que Overnoy-Houillon, Jacques Puffeney, Morgane Turlier ou Labet.